Multiple championne de France, Cécile Saboureau performe dans le monde du paratriatlhon. Son parcours inspirant et sa détermination inébranlable l'ont propulsée au sommet, la hissant fièrement au titre de Championne d’Europe 2023. Derrière sa force athlétique se cache une personnalité chaleureuse et passionnée, qui a su transcender les défis de la vie pour devenir une véritable source d'inspiration.
Dans cette interview exclusive, nous avons eu l'honneur de nous entretenir avec Cécile Saboureau, afin de découvrir sa discipline et ses projets futurs. Plongeons au cœur de l'univers de cette athlète.
Pourriez-vous vous présenter et nous parler de vos débuts en para triathlon ?
Bonjour ! Je m'appelle Cécile Saboureau, j'ai 39 ans, et je suis paratriathlète depuis 5 ans. Avant cela, j'étais cavalière professionnelle en équipe de France jusqu'à l'âge de 20 ans. Malheureusement, en 2004, j'ai eu un grave accident de la route qui m'a coûté ma jambe, elle a été arrachée sur le coup. Après cette épreuve, j'ai dû me reconstruire et me suis tournée vers l'enseignement de l'équitation, avec un diplôme en éthologie équine.
J'ai continué la compétition en para-jumping, mais après les Championnats de France, il n'y avait pas d'épreuves internationales, limitant ainsi mes perspectives d'évolution. En 2018, j'ai découvert le triathlon lors d'une journée événement où j'ai couru avec une prothèse. Cette sensation de liberté, que je n’avais pas ressentie depuis longtemps, m'a immédiatement séduite.
Peu de temps après cette expérience, j'ai rencontré Alexis Hanquinquant, champion olympique de para-triathlon à Tokyo. Il m'a appris qu'il était possible de pratiquer le triathlon malgré un handicap, une révélation pour moi. J'ai donc décidé de me lancer dans cette aventure et j'ai participé à mon premier para-triathlon en septembre. Malgré les difficultés physiques, j'ai adoré les sensations procurées par cet effort.
Rapidement, J’ai été repérée par l’équipe de France et en seulement 2 ans, j’ai été sélectionné pour les Jeux de Tokyo.
Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière sportive jusqu'à présent ?
Mon meilleur souvenir remonte à 2019, lorsque j'ai participé à une étape Coupe du Monde à Magog, au Canada.
Après la course, j'ai décidé de rester sur le continent pour 15 jours afin de rendre visite à mon frère. C'est alors que j'ai remarqué une course de triathlon près des chutes du Niagara, et je me suis inscrite au dernier moment. Le parcours était incroyable, le périphérique était privatisé pour le parcours vélo, et la course s'est déroulée en ligne droite, c'était une expérience géniale.
Quels sont vos projets futurs en para triathlon ?
Mon objectif actuel est d’être sélectionné pour les Jeux Olympiques de Paris. Pour cela, il faudra que je fasse preuve d'intelligence dans ma préparation, en évitant les blessures et en gérant au mieux mon entraînement.
Ensuite, j'ai deux projets en tête : poursuivre jusqu’aux Jeux Olympiques de Los Angeles en para triathlon et me remettre à l'équitation para-dressage.
Quelles sont les principales difficultés de votre discipline ?
Je dirais la gestion des prothèses, qui demande beaucoup de temps, d’adaptation et d’organisation. Il faut se rendre régulièrement à Grenoble, où se trouve un centre d'appareillage spécialisé pour les sportifs amputés, apprendre à vivre avec et à les manier de la meilleure des façons. Cela parait bête, mais il n’est pas simple de remettre une prothèse à la sortie d’une épreuve tout en restant en équilibre.
Comment gérez-vous vos entraînements et votre activité professionnelle
Concernant mes entraînements, je suis accompagnée par Nicolas Pouleau, l'entraîneur d'Alexis Hanquinquant, notre champion olympique en para triathlon. Mon planning est généralement composé de 25 heures de sport par semaine, avec des séances de renforcement musculaire, de natation, de vélo et de course.
J'ai la chance de bénéficier d'une Convention d'Insertion Professionnelle mise en place par l'Agence Nationale du Sport, qui me permet de me consacrer pleinement au para triathlon et de gérer mon emploi du temps professionnel de manière adaptée.
Vous êtes également engagée dans une association, pourriez-vous nous en parler ?
Je suis membre de l'association "Les Bouchons de l'Espoir", qui collecte des bouchons pour financer le matériel sportif des personnes amputées.
En France, seules les prothèses de vie sont prises en charge, et une prothèse sportive peut coûter entre 7 000 et 18 000 euros, avec une durée de vie limitée. Nous avons donc décidé de mettre en location les prothèses sportives pour les rendre plus accessibles à tous.
Comment l'accompagnement d'AGIR vous aidera-t-il dans votre parcours sportif ? Cet accompagnement est essentiel pour m'aider à atteindre mes objectifs sportifs. Il va notamment me permettre d'acheter un vélo de piste pour m'entraîner au mieux en vue des Jeux Olympiques de Paris. De plus, cela financera les stages individuels, comme celui en région nantaise, où je vais perfectionner mon crawl pour améliorer mes performances en natation.
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